La plupart d’entre nous pensent à notre propre sécurité lorsque nous nous trouvons dans un environnement surpeuplé. Nous avons tendance à serrer un peu plus fort notre sac à main ou passer notre porte-monnaie dans la poche avant de notre pantalon. Si nous faisons la queue au guichet automatique, nous nous assurons de bien regarder autour de nous lorsque nous composons le code de notre carte bancaire. Pourtant, nombreux d’entre nous sommes indifférents lorsqu’il s’agit de se connecter au WiFi public dans un tel environnement.
Selon un sondage réalisé par Norton Symantec l’an dernier, 60 % des répondants ont estimé que leurs renseignements personnels sont en sécurité lorsqu’ils utilisent le WiFi public. La grande majorité d’entre eux (87 %) ont admis avoir pris des risques de sécurité sur les réseaux WiFi publics, comme l’accès à leur compte de messagerie, à leurs comptes bancaires ou à d’autres informations financières.
Les plus grands preneurs de risques sont les millenials. Près de 95 % d’entre eux admettent avoir partagé des renseignements de nature délicate par le biais de connexions WiFi ouvertes. Même la majorité des utilisateurs qui étaient conscients des dangers ont déclaré qu’ils étaient prêts à ignorer les risques.
Ce qui est encore plus effrayant, c’est que 55 % des répondants ont dit qu’ils n’hésiteraient pas à utiliser le WiFi gratuit tant que le signal serait fort, tandis que 46 % ont admis qu’ils préfèreraient utiliser la connexion sans fil ouverte plutôt que d’attendre d’obtenir un mot de passe pour bénéficier d’une ligne protégée.
Même si de nombreuses personnes se tournent actuellement vers l’utilisation d’un réseau privé virtuel (VPN), 75 % des répondants ont affirmé ne pas avoir opté pour cette solution.
Résultats de l’enquête Spiceworks
Le laxisme face aux risques inhérents au WiFi public est devenu l’une des préoccupations majeures des entreprises.
Spiceworks a interrogé plus de 500 professionnels en informatique basés en Amérique du Nord et en Europe pour connaître leurs préoccupations à l’égard des utilisateurs du WiFi public. Les personnes ayant participé à l’étude provenaient des organisations et industries de diverses tailles. Spiceworks a constaté que 61 % des organisations ayant participé à l’enquête ont déclaré que leurs employés connectaient les appareils de leur entreprise aux réseaux WiFi publics – notamment dans les hôtels, les aéroports et les cafés — lorsqu’ils travaillaient à l’extérieur du bureau.
La majorité des répondants, soit 64 %, se disaient confiants que leurs utilisateurs étaient conscients des dangers de la connexion WiFi publique. Ces professionnels étaient également convaincus que les utilisateurs utilisaient un VPN quelconque pour sécuriser leurs données.
Seulement la moitié des personnes interrogées étaient convaincues que les données contenues dans les appareils de l’entreprise n’étaient pas suffisamment protégées lorsqu’ils sont utilisés dans des environnements où le WiFi public était disponible. Selon ce sondage, 12 % des professionnels en informatique ont déclaré que leur organisation avait connu un incident de sécurité impliquant leurs employés et le WiFi public. 34 % d’entre eux ne pouvaient pas dire avec certitude si un incident de sécurité s’était produit, car de nombreux incidents de sécurité n’ont pas été signalés. En effet, la plupart des utilisateurs n’étaient même pas au courant que leur session avait été compromise.
Les risques liés au WiFi public
Le fameux dicton « Ne laissez pas la porte de la grange ouverte » s’applique aussi dans l’environnement où le WiFi public est disponible. En effet, les réseaux WiFi ouverts, c’est-à-dire les réseaux non chiffrés, sont une aubaine pour les pirates informatiques.
De la même manière qu’un voleur discret peut se cacher dans le métro ou dans une zone touristique pour voler à la tire un piéton sans méfiance, les hackers aiment traîner dans les zones publiques proposant des connexions WiFi ouvertes et cibler une victime imprudente. Le mot hacker est, dans ce cas, utilisé comme un terme très général, car il n’est pas nécessaire d’être une personne hautement qualifiée et expérimentée en informatique pour attaquer des appareils dans un environnement WiFi ouvert. Il existe de nombreuses boîtes à outils que les pirates novices peuvent télécharger pour commettre des actes malveillants.
Les risques liés aux réseaux WiFi publics les plus courants
Le fait de regarder par-dessus l’épaule
Toutes les méthodes de piratage ne sont pas de nature technique.
Un malfaiteur assis à la table derrière vous peut facilement regarder par-dessus votre épaule pour voir votre activité. Dans de nombreux cas, il ne regarde pas votre écran, mais plutôt votre clavier pour détecter les informations d’identification que vous saisissez lorsque vous accéder à votre compte de messagerie, de médias sociaux ou bancaire.
Les jumeaux maléfiques, ou Evil Twins
Les pirates informatiques peuvent créer de faux points d’accès pour inciter les utilisateurs à s’y connecter.
Dans ce cas, ils peuvent diffuser un SSID qui ressemble au nom de l’établissement où ils se trouvent. Le but est de faire en sorte que les utilisateurs supposent qu’il s’agit du véritable SSID de l’établissement. Une fois connectés à ce faux SSID, les utilisateurs sont vulnérables aux attaques cybercriminelles.
Le partage de fichiers
Trop d’utilisateurs ont tendance à activer le partage de fichiers sur leur ordinateur.
Il est ainsi plus facile pour les pirates de se connecter à leurs dossiers personnels, de les voler ou encore de déposer des fichiers malveillants pouvant contenir des malwares dans leur ordinateur.
Ces malwares peuvent ensuite être utilisés pour prendre le contrôle de la machine, déposer un logiciel espion qui enregistre les frappes au clavier, installer un malware d’extraction de cryptomonnaie ou un ransomware.
Interception des messages
En utilisant un simple renifleur de paquets, n’importe quelle personne malveillante peut intercepter et surveiller votre trafic Web. Cela lui permettra de saisir des renseignements personnels à votre sujet.
Un pirate informatique peut également modifier les informations contenues dans votre flux de données ainsi que l’adresse de livraison d’une commande que vous venez de passer, entre autres.
L’attaque de malware
Un autre risque du WiFi public est lié à la simple absence de filtrage web. Alors que la plupart des entreprises utilisent aujourd’hui une solution de filtrage web pour éviter les téléchargements de malwares, la plupart des réseaux WiFi publics n’offrent aucun service similaire.