On parle beaucoup du dark web de nos jours, notamment de la façon dont les cybercriminels l’utilisent souvent pour répandre des malwares, pour vendre des données volées et pour publier les informations d’identification des comptes utilisateurs.
Le dark web. Ce terme peut-être défini comme un réseau chiffré qui existe entre les serveurs Tor et leurs clients. Il est complètement séparé du Web, ou tout simplement d’internet. Tor, acronyme de « The Onion Router », permet aux utilisateurs de surfer sur Internet, de chatter et d’envoyer des messages instantanés de manière anonyme. En soi, elle n’est pas néfaste.
Voici comment les développeurs des serveurs Tor voient leur création sur https://www.torproject.org/. Selon eux, Tor est un logiciel libre et un réseau ouvert qui vous aide à vous défendre contre l’analyse du trafic, une forme de surveillance du réseau qui menace la liberté personnelle et la vie privée, les activités et les relations commerciales confidentielles et d’une manière plus générale, la sécurité de l’État.
Il y a eu un taux de croissance de 24% des sites sur le dark web entre 2014 et 2015. Selon une recherche menée par Flashpoint, l’utilisation de Tor a encore bondi au cours de l’année dernière depuis la révélation du programme de surveillance de l’Agence de sécurité nationale.
Un peu d’histoire : Tor et le Dark Web
Les stéréotypes négatifs sur le dark web abondent. En mars, une étude du CIGI (Centre for International Governance Innovation) montre que 7 personnes sur 10 veulent la fermeture de cette plateforme. Beaucoup de gens ont entendu parler de la dark web pour la première fois en 2013, lorsque le FBI a démantelé la « Route de la soie », le plus grand site de marché noir (à l’époque) de trafic d’armes et de drogues.
Mais le dark web n’a pas commencé comme refuge pour les criminels. Tor a été développé au milieu des années 1990 par des informaticiens et des agences gouvernementales américaines.
En 2006, le projet Tor a été créé en tant qu’organisation à but non lucratif pour maintenir Tor pour l’usage public.
Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles les gens pourraient vouloir rendre anonyme leur activité web en utilisant Tor.
D’une part, dans les pays où de nombreux sites Web sont bloqués, Tor fournit un moyen d’accéder à ces sites. Par exemple, en Chine continentale, en septembre 2015, environ 3 000 sites Web étaient bloqués. Il s’agissait notamment de la plupart des comptes Google, Facebook, YouTube, Twitter et Instagram.
L’anonymat était essentiel lorsqu’il s’aentrgit de communiquer des renseignements de nature délicate ou de dénoncer des abus.
Aujourd’hui, des organes d’information comme « The Guardian », « The Intercept » et « The New Yorker » hébergent tous des sites dark web pour des conseils et des documents ayant fait l’objet de fuites anonymes.
Tout comme WikiLeaks, Tor et le dark web ont été utilisés pour mobiliser le « printemps arabe ». Certaines personnes utilisent même Tor pour empêcher les sites Web de les traquer à des fins publicitaires.
Quelle est la différence entre Deep Web et Dark Web ?
L’acronyme « www » que vous trouverez sur les sites que vous visitez n’est que le sommet de l’iceberg. Vous pouvez par exemple consulter www.google.com, www.wikipedia.org et des blogs qui vont et viennent quotidiennement.
Sachez toutefois que sous l’eau se cache un monde profond et sombre, caché à la vue de tous, et ce, pour diverses raisons. Il s’agit en effet du Dark Web.
Les informations qui effleurent la surface du Dark Web, dans une zone appelée Deep Web, sont moins néfastes. Elles appartiennent généralement à des gouvernements ou à de grandes entreprises et ne sont jamais exposées au public. Vous y trouverez des dossiers médicaux, des rapports gouvernementaux, des dossiers financiers, etc. De par leur importance et pour les protéger, elles sont tenues à l’écart des moteurs de recherche et derrière de puissants pare-feu.
C’est vraiment dans les profondeurs du Dark Web que les choses deviennent plus louches. C’est souvent une chose dangereuse.
Dans le cas du Deep Web, comme les documents gouvernementaux, les dossiers personnels et bien d’autres données sensibles ne sont pas destinés à être vus par le public, ils sont protégés. Cependant, ils sont toujours connectés à l’Internet, car la plupart de ces informations forment un écosystème pour de nombreuses applications du web de surface.
Bien entendu, le concept du Dark Web est un peu compliqué. La partie www est souvent exécutée sur des réseaux de serveurs privés, ce qui ne permet la communication que par des moyens spécifiques. Cela permet un haut degré d’anonymat et rend difficile sa fermeture par les autorités.
Malheureusement, cela a conduit le Dark Web à devenir un lieu où se déroulent de nombreuses activités illégales ou immorales.
Si vous avez déjà entendu parler de la cybercriminalité, vous savez probablement que les pirates informatiques de nos jours ne cherchent pas seulement l’argent. Ils prennent littéralement tout ce qui a de la valeur, comme les informations sur les cartes de crédit, les informations personnelles, etc. Toutes ces choses peuvent être vendues ou échangées sur le Dark Web.
En dehors de cela, il existe également des transactions commerciales illégales qui ne peuvent pas être menées sur le Web surfacique. Presque tout peut être acheté sur le Dark Web, à condition d’être prêt à payer. Parmi les articles disponibles figurent des drogues illégales, des armes à feu, des animaux sauvages illégaux, voire des services tels que la location d’un tueur à gage.
Enfin, la plus grave des choses réalisées sur le dark web sont la vente des contenus pornographiques les plus pervers, qui sont illégaux dans presque toutes les régions du monde.
Il est important de comprendre que de nombreuses choses sur le Dark Web peuvent être hautement illégales. Quelles que soient les précautions que vous prenez, il est fort probable que vous puissiez rester anonyme. Mais n’oubliez pas que vous entrez dans le Dark Web à vos risques et périls.
Qu’est-ce que Tor et comment ça fonctionne ?
Tor n’est pas le seul outil pour accéder au dark web. C’est simplement le plus populaire. D’autres systèmes incluent « Freenet » ou le réseau anonyme « Invisible Internet Project (I2P) ».
Fonctionnement de Tor
Tor transfère le trafic réseau depuis l’ordinateur de l’utilisateur et le mélange à travers une série aléatoire de relais pour atteindre sa destination. Chaque nœud (ou « routeur oignon ») du chemin connaît son prédécesseur et son successeur, mais aucun autre nœud du circuit.
Le trafic descendant le long du circuit est envoyé en paquets de taille fixe qui sont déballés par une clé symétrique à chaque nœud (comme les couches d’un oignon) et relayés en aval.
Ce processus rend anonyme l’emplacement de l’utilisateur et rend difficile la surveillance des activités de l’utilisateur.
Le cryptage Tor est effectué par les serveurs Tor, pas sur votre ordinateur de bureau. Le trafic entre deux nœuds Tor ne peut pas être tracé, mais le trafic entrant ou sortant des passerelles Tor vers (ou depuis l’Internet « normal ») l’est. À moins qu’un chiffrement SSL ne soit appliqué.
Tor n’est pas un mécanisme de chiffrement de bout en bout. Autrement dit, si la communication n’est pas chiffrée à l’aide d’un logiciel séparé avant d’entrer dans le réseau Tor, tout le monde peut la lire sur les passerelles.
Depuis que la « National Security Agency », un organisme gouvernemental du département de la Défense des États-Unis, était soupçonnée d’administrer un pourcentage élevé de toutes les passerelles de sortie Tor dans le monde, vous pouvez parier que tout trafic non chiffré est surveillé par la NSA.
Les principales raisons pour lesquelles les internautes utilisent Tor
Blocage des traqueurs
Tor isole chaque site web que vous visitez pour que les traqueurs ne puissent pas vous suivre. Tous les cookies s’effacent automatiquement lorsque vous avez fini de surfer sur le dark web. Il en est de même pour votre historique de navigation.
Défense contre la surveillance
Tor empêche également les personnes qui surveillent votre connexion de savoir quels sites web vous visitez. Tout ce que quelqu’un qui surveille vos habitudes de navigation peut voir, c’est que vous utilisez le navigateur Tor.
Évitement de la prise d’empreintes digitales
L’un des objectifs du navigateur Tor est de rendre tous les utilisateurs identiques. Ceci rend difficile la prise d’empreintes digitales à partir des informations de votre appareil et de votre navigateur.
Chiffrement multicouche
Votre trafic est relayé et chiffré trois fois lorsqu’il passe sur le réseau Tor. En fait, le réseau est composé de milliers de serveurs gérés par des bénévoles, appelés relais Tor.
Pour une navigation libre
Avec Tor, vous êtes libre d’accéder à des sites que votre réseau domestique a peut-être bloqués.
Accéder au dark web en utilisant le réseau Tor
Pour accéder au dark web, il vous faudra un réseau de proxy anonyme. Les deux outils les plus populaires que les gens utilisent, ce sont Tor et I2P. Mais c’est Tor qui est le plus utilisé.
Les chiffres les plus récents publiés par metrics.torproject.org, révèlent que Tor compte actuellement plus de 2,5 millions d’utilisateurs chaque jour. Le site web de Facebook qui est consacré exclusivement à Tor attire à lui seul plus d’un million de visiteurs chaque mois.
La façon la plus simple d’utiliser Tor est de choisir son navigateur dédié. Il est disponible pour Windows, Linux et MacOS. Vous pouvez le lancer à partir d’une clé USB si vous ne voulez pas l’installer sur votre PC. En fait, le navigateur Tor est basé sur Firefox, mais vous devrez désactiver les plug-ins qui pourraient compromettre votre sécurité et votre vie privée.
Le navigateur Tor n’entre pas en conflit avec les autres logiciels que vous avez installés. Pourtant, vous devriez configurer votre pare-feu ou votre antivirus pour lui permettre d’accéder à Internet.
Notez qu’il existe aussi une application Tor pour Android. C’est l’Orbot, un système d’exploitation préconfiguré pour l’utilisation de ce service.
Sinon, vous pouvez toujours télécharger tout ce dont vous avez besoin pour démarrer avec Tor en vous rendant sur son site web. Ceci étant fait, vous devez juste cliquer sur Télécharger Tor et suivre quelques instructions.
Voilà, vous pouvez maintenant vous connecter à Tor.
La première fois que vous utiliserez ce service, vous serez confronté à un pop-up qui vous demandera de vous connecter ou de configurer le réseau Tor.
Vous allez également être invité à vous inscrire pour obtenir une adresse e-mail introuvable. Dans ce cas, n’utilisez pas un compte Gmail. Il vous faudra une adresse email qui vous permettra de vous inscrire à de nombreux sites avec le suffixe .onion.
Voici quelques comptes de messagerie que vous pouvez utiliser :
- TORbox
- Protonmail
- Bitmessage
- Lelantos (service payant)
- RiseUp
- Mail2Tor
Sachez que ces comptes de messagerie sont fournis avec des suffixes .onion et ils ne fonctionnent pas avec les navigateurs classiques tels que Chrome ou Firefox.
La plupart des internautes préfèrent cliquer sur « Connect » une fois qu’ils sont sur la page d’accueil du site. Par contre, si votre connexion internet est sécurisée par un proxy, vous devrez configurer vos paramètres de proxy locaux.
La fenêtre Tor ressemble à une fenêtre de navigateur normale, mais vous pouvez l’utiliser pour accéder à des sites dont le suffixe est .onion. Pour trouver ces sites, vous n’aurez pas besoin de faire une recherche sur Google. Il suffit d’entrer des liens spécifiques.
Si vous êtes soucieux de préserver votre anonymat, le projet Tor inclut plusieurs sortes d’avertissements sur ce qu’il ne faut pas faire lorsque vous naviguez sur le dark web. Il est donc recommandé d’être extrêmement prudent lorsque vous utilisez ce service. En fait, il existe des moyens simples de prendre des mesures pour protéger vos données. Vous pouvez par exemple utiliser certains moteurs de recherche anonymes comme Oscobo et DuckDuckGo.
La vraie signification du terme Tor
Tor – ou « The Onion Router » – est un logiciel libre permettant aux utilisateurs de protéger leur vie privée et leur sécurité contre une forme courante de surveillance de la navigation sur Internet. Il a été développé à l’origine pour l’US. Navy afin de protéger les communications gouvernementales. À l’origine, le nom du logiciel était un acronyme de « The Onion Router », mais Tor est maintenant le nom officiel du programme.
L’idée principale derrière cette conception était de protéger la vie privée des utilisateurs du réseau. Tor vise également à leur permettre de mener des affaires confidentielles. Le programme est actuellement largement utilisé dans les services de géolocalisation afin de fournir l’anonymat aux serveurs.
Pourquoi le réseau s’appelle-t-il Tor ?
Tor est le réseau de routage en oignon. Lorsque ses programmeurs ont commencé la nouvelle génération d’implémentation et de conception du routage en oignon en 2001-2002, ils pensaient donner le nom « Neat ». Même si le routage en oignon est devenu un terme courant, Tor est né d’un projet de routage en oignon réalisé par le Naval Research Lab.
Même s’il est issu d’un acronyme, Tor ne s’écrit pas « TOR ». Seule la première lettre est en majuscule.
Les oignons ont des couches
Il en est de même pour un message passant par Tor. Chaque couche de Tor est un chiffrement, ce qui signifie que vous ajoutez des couches de chiffrement à un message Tor, par opposition à l’ajout d’une seule couche de chiffrement.
Voici pourquoi Tor est appelé protocole de routage en oignon, parce qu’il ajoute des couches à chaque étape.
Le message entièrement encapsulé est ensuite transmis à travers une série d’ordinateurs dans un réseau, également appelés routeurs oignons. Chaque ordinateur enlève donc une couche de l’ « oignon ». Cette série d’ordinateurs est appelée un chemin, chaque couche contenant la prochaine destination, c’est-à-dire le prochain routeur auquel le paquet doit se rendre. Lorsque la dernière couche est déchiffrée, vous obtenez le texte en clair et un message non chiffré.
L’auteur original reste anonyme, car chaque nœud du réseau ne reconnaît que les nœuds précédents et suivants du chemin, à l’exception du premier nœud qui identifie qui est l’expéditeur. Cependant, le premier nœud ne connaît pas la destination finale du message.
De nombreux utilisateurs accèdent à Tor via un VPN. Voilà pourquoi :
En réalité, un VPN (ou Virtual Private Network, en anglais ») vous permet d’usurper votre position géographique.
Comme mentionné ci-dessus, n’importe quelle personne disposant la passerelle de sortie Tor peut lire les communications non chiffrées qui passent à travers.
Un VPN assure la confidentialité
Certains fournisseurs d’accès internet (FAI) bloquent Tor. Un FAI ne saura donc pas que vous accédez au dark web si vous utilisez un VPN.
La passerelle d’entrée Tor verra l’adresse IP du serveur VPN, et non l’adresse IP réelle de l’utilisateur. Cependant, les passerelles de sortie Tor sont souvent bloquées. De plus, un VPN n’offre aucune protection contre les passerelles de sortie Tor malveillantes.
Au lieu d’utiliser un VPN, certains utilisateurs de Tor passent par une passerelle Tor comme Obfsproxy, un sous-projet Tor qui peut être utilisé pour obscurcir le trafic (quel qu’il soit) afin qu’il devienne méconnaissable. Ceci peut être efficace pour masquer l’utilisation de Tor si l’inspection approfondie des paquets n’est pas configurée pour détecter Tor.
À quoi ressemble le dark web ?
La première chose à remarquer est la lenteur du navigateur Tor ; encore plus si un VPN est utilisé en tandem. Les URLs sont aussi un peu étranges. Un exemple est wlupld3ptjvsgvsgwqwqw.onion, un site Web sombre dédié à Wikileaks.
Pour ce site, les protocoles en dehors de la norme HTTP/HTTPS standard abondent, notamment IRC, IRCS, Gopher, XMPP, et FTP.
Une étude à long terme, réalisée par TrendMicro, a montré que 41 % des URL sont russes et 40 % anglaises.
Le fait de trouver ce que vous voulez chercher est souvent un peu difficile, car de nombreux sites apparaissent et disparaissent en quelques jours. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de moteurs de recherche, par exemple, le moteur de recherche de médicaments Grams qui ressemble à Google.
L’enjeu est que, puisqu’il y a beaucoup de liens de pages web malveillants, certains utilisateurs se fient aux listes de liens Tor.onion ou aux conseils d’un ami pour se déplacer.
Une alternative est l’un des moteurs de recherche dark ou deep Web, qui parle au service oignon via Tor et des relais. Ils résolvent les liens « .oignon », puis livrent le résultat final à votre navigateur habituel sur le Web.
Le Dark Web, quant à lui, possède certains des mêmes types de sites disponibles sur l’Internet « normal ».
Deep Web Radio est, par exemple, une station de radio musicale mondiale. Mais il existe d’autres services d’hébergement dédiés, des e-mails anonymes et de clavardages (chat) ; même des clones de Twitter qui proposent ce même service.
En janvier 2016, ProPublica a lancé le premier site d’information d’importance sur le dark web. Les dénonciateurs, les militants des droits de l’homme, les journalistes, les militaires et les forces de l’ordre étaient tous présents.
En réalité, les victimes de violences conjugales utilisaient le dark web pour communiquer sans être suivies par leurs agresseurs.
Une description du dark web ne serait pas complète sans mentionner les sites financiers. BIT, une nouvelle unité populaire qui sert à représenter des quantités faibles de Bitcoin, montrait par exemple un état concernant le marché de l’information volée et des marchandises illégales, des kits d’exploitation et de l’information pour les hackers mal intentionnés.
Daniel Moore et Thomas Rid, dans leur livre Cryptopolitik and the Darknet, ont rapporté que 57 % du dark web est constitué d’activités illégales. Il est juste de dire que le deep web, c’est-à-dire le web caché ou le web invisible, est une immense plateforme de partage d’informations qui facilite les activités criminelles.
Une autre alternative : les cryptomonnaires. C’est l’une des meilleures options pour sécuriser les transactions financières (comme bitcoin) et des réseaux d’anonymisation tels que Tor.
Elles permettent aux adversaires d’entrer facilement sur le marché des malwares et de commencer rapidement à générer des revenus.
Pourquoi le dark web est-il caché ?
Dans le cas du dark web, les documents gouvernementaux, les dossiers personnels, et bien d’autres ne sont pas destinés au public. Ils sont généralement gardés en lieu sûr. Cependant, les organisations doivent se connecter à Internet, car une grande partie de ces documents et données constitue un écosystème pour d’autres applications web de surface.
Le dark web est un peu plus compliqué. Il est souvent exploité sur des réseaux de serveurs privés, ce qui ne permet pas la communication, sauf si vous utilisez des moyens spécifiques, afin de fournir un degré d’anonymat élevé.
Malheureusement, cela a conduit le dark web à devenir un lieu où se produisent de nombreuses activités illégales.
La cybercriminalité est de nos jours l’une des principales préoccupations des organisations. Les cybercriminels recherchent plus que de l’argent. Ils peuvent aussi voler tout ce qui a de la valeur, comme les informations sur les cartes de crédit, les informations personnelles, etc. Toutes ces informations se vendent ou s’échangent sur le dark web.
En dehors de cela, il existe des transactions illégales sur le dark web. Presque tout peut être acheté sur cet espace sombre de l’Internet. Les articles qui y sont vendus peuvent inclure des drogues illicites, des armes à feu, voire le service de tueur à gages.
Tor (protocole onion) peut-il représenter un problème pour une entreprise ?
La police, les chercheurs médicaux, l’armée, et bien d’autres personnes comme les journalistes utilisent Tor afin de garder leurs activités en ligne privées ou d’éviter le cyberespionnage.
Tous les supports, tels que la page imprimée, ont le potentiel d’être douteux. Pourtant, le service web de Tor ne mène aucune action. Comme pour les technologies telles que Bitcoin (la monnaie préférée de Tor) il n’incite pas et ne tolère pas les entreprises illégales. Le site web reconnaît que des éléments criminels peuvent exploiter l’anonymat des utilisateurs finaux, mais il souligne que les criminels peuvent déjà faire de mauvaises choses, car ils disposent déjà beaucoup d’options disponibles.
L’utilisation de Tor est-elle complètement légale ?
Oui, il n’y a rien de douteux à vouloir naviguer en privé. Quoi qu’il en soit, personne n’a jamais été arrêté ou poursuivi pour avoir utilisé ce service, mais uniquement pour ce qu’il en faisait. Tor lui-même a publié dans sa foire aux questions qu’il ne s’agit pas d’un système conçu ou destiné à être utilisé pour enfreindre la loi.
Il est vrai que Tor a de nombreuses utilisations légitimes. Pourtant, il y a aussi d’autres raisons pour qu’un administrateur réseau souhaite bloquer tout le trafic basé sur ce réseau informatique au sein d’une entreprise.
Comme susmentionné, Tor pourrait être le moyen idéal pour les utilisateurs qui veulent couvrir leurs traces, mais son utilisation dans votre réseau informatique locale peut exposer votre organisation à certains risques.
La raison est que les criminels peuvent aussi avoir recours à Tor pour garder leurs communications privées. Dans la foulée, ils peuvent :
- Contourner les contrôles de sécurité : en effet, Tor peut chiffrer tout le trafic sur votre réseau et rendre la surveillance de vos activités très difficile.
- Voler des informations sensibles : les nœuds de sortie peuvent surveiller le trafic qui transite par les appareils de vos employés et capturer toute information non chiffrée telle que le login ou mot de passe.
- Affecter la réputation de votre organisation : les personnes malveillantes qui gèrent les « nœuds de sortie » peuvent utiliser le nœud afin d’ajouter des malwares. Tout utilisateur qui télécharge un contenu web via Tor pourrait donc exposer votre réseau d’entreprise à un risque d’infection par des malwares.
- Mener une attaque par déni de service (DDoS) : rappelons que le trafic via le réseau Tor peut entraîner une forte utilisation de la bande passante de votre réseau d’entreprise. Ceci peut exposer en permanence votre organisation à une attaque DDoS, laquelle peut rendre votre serveur, un service ou une infrastructure indisponible.
Exemple d’une menace liée à l’utilisation du navigateur Tor
En avril 2015, l’administrateur du service de messagerie électronique Sigaint – un service très populaire sur le Darknet – avait averti ses utilisateurs que Sigaint était devenu la cible d’un organisme gouvernemental qui tentait de le compromettre.
Le groupe derrière cette attaque avait tenté de pirater le service en utilisant environ 70 nœuds de sortie TOR corrompus.
À noter que, en plus de fournir l’anonymat aux utilisateurs qui naviguent sur l’Internet public, Tor fournit également un moyen pour les internautes d’héberger des sites web au sein de Tor lui-même.
Ce service est appelé « services cachés ». En effet, il s’agit des adresses qui se terminent par .oion, à l’instar du service caché de Facebook, https://facebookcorewwwi.onion. Pour accéder à l’un de ces sites, l’utilisateur doit se connecter au réseau Tor.
Pour notre cas, Sigaint a aussi fourni un service caché en .oion, accessible via l’adresse à l’adresse http://sigaintevyh2rzvw.onion. Le problème est que les adresses en .oion étaient générées par un algorithme de hachage. Elles avaient donc tendance à être difficiles à retenir pour les utilisateurs.
Pour faciliter l’accès des utilisateurs de Tor à ce service caché, Sigaint a publié un lien sur son site Internet public. De cette manière, les internautes pouvaient naviguer vers le site public plus facile à retenir et donc d’avoir accès à leur compte de messagerie électronique totalement dans l’anonymat via le réseau sécurisé de Tor.
Même si cette mesure semblait une bonne idée, ce n’était pas vraiment le cas !
Le problème est que les utilisateurs de Tor pouvaient cliquer sur un lien dans une réponse HTML en texte clair ayant transité par un nœud de sortie Tor. Mais toutes les personnes qui participent à ce réseau n’étaient pas des gens bien.
En réalité, un pirate avait configuré au moins 70 nœuds de sortie, soit environ 6% du nombre total de nœuds de sortie à l’époque, afin de réécrire le lien .oion de Sigaint dans la réponse HTML vers un lien qui semblait similaire. Pourtant le lien n’était pas le même et il redirigeait les utilisateurs vers un service caché complètement différent.
Ce service caché malveillant avait agi comme un proxy inverse du service caché légitime de SIGAINT.
Ainsi, tout utilisateur ayant accédé à sa boîte aux lettres Sigaint via le service caché malveillant n’était pas conscient que leurs activités étaient surveillées par des gens qui, à ce stade, étaient encore inconnus.
Les conséquences étaient non négligeables ?
Pour certains des utilisateurs qui avaient utilisé le service caché malveillant Sigaint, les mots de passe ont été compromis. Il était impossible de déterminer précisément le nombre d’utilisateurs de Sigaint ayant été ciblés lors de cette attaque.
Celle-ci a été facilitée par le fait que Sigaint n’utilisait pas SSL sur sa page publique.
Pour la contrer, les administrateurs de Sigaint devaient donc envisager de transformer le système de chiffrement qu’ils avaient utilisé puis de retirer l’URL en .onion de la page officielle de sigaint.org.
Ils étaient également contraints d’ajouter un support SSL pour le site grand public. Bien qu’elle n’empêche pas les risques d’attaques futures, cette mesure permet tout de même de contribuer à augmenter la difficulté pour les attaquants de compromettre le serveur de votre entreprise. Pour leur part, les utilisateurs du service Tor devaient changer leur mot de passe.
Comment empêcher Tor d’accéder à votre réseau ?
Il faut d’abord souligner qu’il est difficile de détecter et bloquer Tor dans votre réseau d’entreprise.
Vos administrateurs devraient donc envisager de déployer plus d’une solution afin d’augmenter les chances d’empêcher l’utilisation de ce service dans votre réseau. La raison est que Tor ne fournit pas seulement du chiffrement.
Il peut également ressembler au trafic HTTPS normal, rendant ainsi les communications via ce service difficiles à identifier. Dans ce qui suit, nous allons donc tenter de vous proposer quelques mesures d’atténuation pour vous rapprocher du but.
- Empêchez les utilisateurs d’installer Tor : pour ce faire, il est recommandé de mettre en place des systèmes de contrôle de sécurité limitant les droits d’accès des utilisateurs à un ordinateur. Ceci contribuera à empêcher l’installation de dispositifs ou de logiciels non autorisés.
- Développez une liste noire des nœuds Tor : vous pouvez également stopper tous les trafics sortants liés à Tor. Cela peut se faire au niveau des pare-feu, en créant une règle explicite de refus de sortie basée sur les adresses IP de votre liste noire. De cette manière, vous pourrez également établir un journal de tous les hôtes pouvant tenter de se connecter avec les nœuds Tor. Vous pouvez constituer votre liste noire en utilisant des ressources en ligne telles que https://www.dan.me.uk/tornodes.
- Bloquez tout le trafic par le biais des certificats numériques autosignés : en réalité, Tor fait appel à des certificats SSL autogénérés pour chiffrer le trafic entre les serveurs et les nœuds. Si vous bloquez tout le trafic SSL sortant qui utilise des certificats SSL autosignés sur votre réseau, cela vous aidera à empêcher l’utilisation de Tor.
Conclusion
Que vous soyez un employé ou un chef d’entreprise, il est facile de comprendre que vous soyez impatient d’expérimenter toutes les possibilités offertes par le service Tor. Néanmoins, sachez que certaines de ces possibilités peuvent vous exposer (ou exposer votre entreprise) à de grands risques.
Ce qu’il faut retenir, c’est que la confidentialité n’est pas toujours synonyme de sécurité. Le service Tor ne peut garantir que vous serez à l’abri des cyberattaques que lorsque vous utiliserez son navigateur. De plus, la détection de l’utilisation de Tor sur votre réseau n’est pas une tâche facile, même si le filtrage des adresses IP pourrait réduire le risque.
Bien entendu, les développeurs de Tor sont conscients de ces risques. C’est pour cela qu’ils tentent d’améliorer en permanence leur logiciel afin de faciliter la protection des utilisateurs. D’autre part, votre entreprise doit mettre en œuvre des politiques de détection généralisées, accompagnées de sensibilisations, voire de sanctions sévères pour l’exécution d’applications non approuvées.
Questions fréquentes sur Tor et le Dark Web
Comment installer Tor ?
Ce navigateur est basé sur Firefox de Mozilla. En fait, les développeurs de Mozilla et de Tor ont collaboré pour mettre en œuvre ce système. Pour télécharger le pack de navigation Tor, il vous suffit de faire une recherche sur ce navigateur et d’exécuter le fichier téléchargé. Ceci étant fait, vous devez extraire le navigateur Tor dans le fichier téléchargé dans le dossier de votre ordinateur (ou de votre clé USB). Enfin, vous devez ouvrir le dossier et cliquer sur « Start Tor Browser ».
Pourquoi le dark web est-il caché?
Les dossiers personnels ainsi que les documents gouvernementaux ne doivent pas être accessibles au public. Il faut donc les garder en lieu sûr. Cependant, les organisations, comme les PME, doivent toujours se connecter à Internet. Le dark web peut dans ce cas être exploitée pour rendre leurs informations sensibles privées. Malheureusement, d’autres personnes ont profité du dark web pour qu’il devienne un lieu où ils peuvent effectuer de nombreuses activités illégales.
Tor est-il une solution facile à utiliser ?
Bien entendu, mais son utilisation peut causer différentes sortes de désagréments.
Est-ce une solution fiable ?
Tor peut éliminer l’historique de votre navigateur. Il peut aussi effacer d’autres données comme les cookies. Cette solution est idéale pour masquer votre identité, mais il ne cache pas votre position. La meilleure solution est d’utiliser un VPN avec Tor. De cette manière, vous pouvez accéder au web et masquer votre origine, votre emplacement, etc.
Pouvez-vous utiliser Tor avec les appareils mobiles ?
Oui, Tor est actuellement disponible en version stable pour les appareils mobiles comme les Smartphones (via Google Play). Il faut toutefois noter qu’il n’est pas encore accessible via les systèmes d’exploitation iOS, car Apple a mis en œuvre certaines restrictions. Cette marque recommande d’utiliser une autre application appelée Onion Browser.